Edito : Villes méditerranéennes, les enjeux d’un développement égalitaire

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Mis à jour le 01/10/2020 | Publié le 29/05/2019

Deux habitant·es sur trois vivent en ville dans les pays du pourtour méditerranéen. Vers 2030, ils représenteront les trois quarts de la population totale. Selon un rapport du Plan Bleu, dans l’ensemble des vingt et un pays du pourtour méditerranéen, la population urbaine – résidant dans des agglomérations de plus de 10 000 habitant·es – est passée de 94 millions en 1950 (44 % de la population) à 274 millions en 2000 (64 %).

Comment gérer ce développement ? Que nous apprennent l’histoire et l’évolution de nos villes pour bâtir un futur durable ? Ce dossier propose des regards croisés d’Istanbul à Alger, en passant par Marseille, Barcelone, le Liban, la Syrie ou la Grèce. Ce dossier que nous vous proposons a été réaliser avec le concours et le financement de Réseau Ritimo.

A Athènes les murs parlent et interpellent : que sont devenues nos villes méditerranéennes avec les crises économiques pour certaines, sociales et migratoires pour d’autres, ou après les affrontements ?

En Espagne, c’est l’ubérisation de la société et des logements qui questionne, alors que dans la cité phocéenne, le manque d’investissements publics est criant. A Istanbul comme à Alger, les autorités construisent de nouveaux logements, mais à quel prix pour le vivre ensemble et le respect des droits des habitant·es ?

En Syrie, certain·es évoquent déjà la reconstruction dans un pays en ruine après 8 ans de conflit. La société civile alerte sur le non-respect du droit de la propriété. Poussé·es à partir durant ces années de guerre, de nombreux·ses Syrien·ne·s sont passé·es par le Liban, reconfigurant des quartiers de la capitale, Beyrouth, déjà soumis à l’extrême pauvreté. Certain·es sont allé·es plus loin, rejoignant l’île de Lesbos en Grèce. Une île qui s’organise encore aujourd’hui face à l’arrivée de personnes migrantes. Aux confins de l’Europe, une terre oubliée, disparue des radars médiatiques.

Les villes méditerranéennes sont en mouvement. On bâtit, on restaure, on reconfigure, on détruit, et parfois des immeubles s’effondrent. Partout les enjeux économiques percutent les différentes voies pour vivre la ville, ensemble.