La Fondation ACM, pour un dialogue citoyen en Méditerranée

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Mis à jour le 17/10/2020 | Publié le 17/06/2019

Entretien avec le Président de la Fondation ACM Vincent Garces Ramon. La Fondation dont le siège est à Valence en Espagne fête ses 10 ans en 2019. Il revient sur les enjeux au cœur de la Méditerranée et les objectifs de ce réseau citoyen qui réunit des cercles dans 20 pays de la Méditerranée.

Qu’est-ce que la Fondation ACM ?
Elle réunit des groupes de citoyens, les cercles, dans tous les pays méditerranéens. Elle est née de la volonté de construire un réseau capable de mettre à l’agenda un espace méditerranéen pas seulement géographique ou historique mais aussi politique et humain, avec la nécessité affirmée de tenir compte de cet espace pour la construction à venir.
Le dernier cercle vient d’être lancé récemment à Sarajevo. La fondation est donc présente dans tous les pays de la Méditerranée, sauf en Libye car les conditions ne sont pas réunies.

Chaque cercle développe ses propres capacités pour permettre de se réunir et de s’auto-organiser afin de promouvoir des actions dans l’espace territorial méditerranéen.

Le siège de la Fondation est installé à Valence mais notre visée est régionale. Nous sommes également en rapport avec les institutions politiques supra nationales ; par exemple la fondation est membre observateur de l’assemblée parlementaire méditerranéenne.

Quels sont les moyens d’actions des cercles de citoyens de la fondation ?
Les moyens mis en œuvre par la Fondation sont les suivants : un réseau de citoyens engagés qui s’établit aujourd’hui dans 28 cercles, de 28 villes dans 20 pays de la Méditerranée avec un objectif commun : promouvoir la culture du dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance de la diversité à l’intérieur de la région.

Le but est aussi de construire des possibilités d’actions et de propositions citoyennes en lien avec la vie de tous les citoyens et en rapport avec les institutions et les politiques.

La 8ème rencontre des cercles aura lieu en novembre prochain à Barcelone. Les thèmes abordés sont à chaque fois différents. Ces rencontres donnent l’occasion de s’écouter et de faire des propositions avec des experts ou des représentants d’institutions publiques. De ces rencontres naissent des plaidoyers, des propositions qui sont transmises dans le réseau et aux institutions.

Quels sont les principaux enjeux en Méditerranée ?
Les préoccupations de la fondation tournent autour de notions centrales :
– la guerre, la paix, les conflits, et notamment les conflits non résolus dans la région comme celui entre la Palestine et Israël, Chypre ou le Sahara occidental. Une rencontre à ce sujet s’est d’ailleurs tenue à Istanbul.
Il est aussi question des nouveaux conflits ; Syrie, Libye, Égypte, Algérie. La paix n’est pas réelle en Méditerranée ; c’est un espace militarisé et un théâtre d’affrontements.

– les inégalités sociales et économiques ; entre le nord et le sud et à l’intérieur même des pays. Des réalités qui peuvent expliquer une partie des migrations comme des guerres ;

– l’environnement ; la mer Méditerranée étant la mer la plus polluée du monde, comment pouvons-nous aider à lutter contre le réchauffement climatique ? Cette préoccupation explique notamment le soutien de la Fondation à l’AJCM depuis sa création (lien) ;

– Les femmes et les jeunes ; lutter contre les discriminations, faciliter l’information, l’éducation et la mobilité.
Finalement, notre objectif est de faciliter les échanges d’expérience et la connaissance entre les cercles. Il s’agit aussi de rendre visible le fait qu’il est possible de se réunir malgré nos différences et de faire des propositions communes à destination des institutions publiques.

Quels sont les rapports de la fondation avec les institutions, avez-vous l’impression d’être entendu ?

Les institutions réagissent de manière différente, mais généralement elles sont encore assez distantes et leur agenda politique parfois éloigné des actions demandées par les citoyens. Cela explique la difficulté de reconnaissance publique de leurs actions et de leur légitimité alors que leur légitimité devrait venir des citoyens directement. Car finalement d’où vient le pouvoir ? Des citoyens.

Prochaine rencontre des cercles en octobre à Naples autour du thème : « Héritage citoyenneté et patrimoine culturel en Méditerranée ».

Par ailleurs, la Fondation vient de publier son rapport d’activité 2018.