Bateaux, voitures électriques : comment faire pour lutter contre la pollution à Marseille ?

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Mis à jour le 28/01/2021 | Publié le 26/03/2020

Au mois de janvier et février 2020, les élèves de 4 ème du collège Elsa Triolet dans le 15 ème arrondissement de Marseille ont participé à des ateliers de sensibilisation aux médias encadrés et organisés par les journalistes de 15-38. Le but était de travailler sur la vérification des sources et la recherche d’informations sur le thème des élections municipales 2020. Les articles ont été réalisés grâce à un travail de recherche et une interview. Deux classes ont pu interroger un représentant des deux candidats qui ont donné suite à notre demande. Deux autres classes ont reçu des membres d’association ou de collectifs actifs sur deux questions importantes à Marseille : le mal logement et les sources de pollution.

Face au sujet des pollutions à Marseille, nous avons interviewé Noé Vianney de l’association Alternatiba. Nous cherchions à savoir quelles sont les solutions pour lutter contre la pollution dans le cadre des élections municipales 2020 à Marseille.

« La qualité de l’air dans les écoles est médiocre et à termes néfaste pour la santé ». Noé Vianney fait référence à une étude de Greenpeace. C’est une pollution invisible. D’après un article publié sur le site de France 3, Marseille est la ville la plus irrespirable de France. Quelles sont les causes de cette pollution ? Selon Noé Vianney les causes sont multiples : les voitures, les bateaux à quai et les usines pétrochimiques de Fos-sur-Mer.

Pour éviter le « tout voiture », il y a plusieurs solutions. Nous pouvons développer les transports en commun et pour inciter les gens à les utiliser il est possible de faire baisser les prix des tickets. « Il faut également que les automobilistes ralentissent sur les routes et ne pas utiliser la voiture sur de courtes distances », explique le membre de l’association. « La mairie doit mettre en place des pistes dédiées au vélo. Les politiques ont le devoir de s’en charger ».

Les voitures électriques peuvent être vues comme une solution mais elles posent également problème selon Noé Vianney : « les batteries sont chères et pour les produire, nous avons besoin de terres rares, précieuses, produites dans des pays comme la Chine ou en Afrique ». De plus, il nous explique que pour recharger les batteries, il faut de l’électricité, électricité produite pas des usines, notamment de charbon, qui polluent. « Cela revient à délocaliser la pollution ».

Selon un article de 20 Minutes, la pollution générée par les bateaux de croisière dépasse celle des voitures à Marseille. Comment faire diminuer cette pollution ? Noé Vianney explique qu’il a une solution radicale qui est de couper les moteurs à quai. L’autre solution moins radicale est de demander aux navires de se brancher à quai. Mais cela génère une autre forme de pollution. Comme expliqué plus haut, l’électricité est produite par des centrales nucléaires ou de charbon. Là aussi, Noé Vianney parle de « délocalisation de la pollution ».

Dans d’autres endroits du monde, il y a des zones ECA. Les zones ECA sont des endroits à faible émission où les bateaux ne peuvent pas naviguer à forte vitesse quand ils rentrent dans des ports. En effet, plus un navire avance vite, plus il pollue. Il devrait avoir une zone ECA à Marseille mais selon Noé Vianney l’industrie touristique génère tellement d’argent que l’on ne veut pas les froisser. Cela s’appelle un lobby.

Finalement, pour lutter contre la pollution à Marseille, il semble important d’avoir une volonté politique. Nous sommes allés consulter les programmes des candidats aux élections municipales. Tous proposent d’améliorer la végétalisation. « C’est une bonne idée car l’arbre consomme du CO2 pour faire de l’oxygène », décrit Noé Vianney, « le CO2 est l’un des gaz produit par les voitures. De plus, l’arbre transpire, c’est aussi un moyen de limiter la température dans les villes ». Mais notre invité pense que les candidats proposent de planter des arbres sans dire comment. Il est inquiet que cela soit de simples « effets d’annonce » qui ne seront pas confirmés dans les faits.