France 24 – des tirs font 31 morts près d’un centre d’aide – vidéo du 3 juin 2025
Le 27 mai dernier, l’armée israélienne a annoncée qu’une distribution de produits alimentaires allait s’organiser. Ce système militarisé s’appuie sur deux points de distributions, à Rafah et à Deir al Balah, et est mis en œuvre par la nouvelle organisation Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Il implique notamment que les personnes qui veulent accéder à l’aide acceptent de passer par des dispositifs de reconnaissance faciale.
Mais entre le 27 mai et le 5 juin, selon le Bureau des Nations-unies pour les droits de l’homme, au moins 82 Palestiniens ont été tués et plus de 500 blessés en tentant d’atteindre ces points de distribution.
Philippe Lazzarini, le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (URWRA) dénonce un « piège mortel » et « un système humiliant qui a forcé des milliers de personnes affamées et désespérées à marcher pendant des dizaines de kilomètres » dans des zones complètement détruites par les bombardements de l’armée israélienne.
Le 2 juin, le Secrétaire général de l’ONU a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante immédiate sur la mort de plus de 30 personnes, visées la veille par des tirs de l’armée israélienne alors qu’elles étaient à proximité du point de distribution.
L’agence GHF nie tout incident. Elle a pourtant suspendu ses distributions pendant deux journées au cours de la semaine dernière.
L’ONU continue de demander à ce que ses équipes soient autorisées à délivrer de l’aide humanitaire. Car si GHF, une fondation soutenue par les Etats Unis et Israël, a été autorisée par les autorités israéliennes à mettre en œuvre la distribution de l’aide, cela se fait en dehors des procédures habituelles de l’aide humanitaire internationale.
La Fondation n’a d’existence légale que depuis le mois de février 2025. Elle a, au sein de ses instances dirigeantes, d’ancien militaires américains reconvertis dans l’aide humanitaire, ainsi que des personnes issues du renseignement américain.
Convois d’aide humanitaire en quantité « largement insuffisante »
Mais au delà du profil de cette fondation, les Israéliens ont surtout obtenu la mise à l’écart partielle des Nations-unies dans la gestion d’une crise humanitaire. Sans que l’ONU ne puisse avoir de moyen de s’y opposer : «L’ONU n’est pas une armée. Nous ne pouvons pas les empêcher de le faire. Le gouvernement israélien contrôle la zone», déclarait ainsi un diplomate à France 24.
Les États Unis avaient d’ailleurs officiellement menacé de réduire leurs financements aux organisations des Nations Unies qui s’opposeraient au plan de GHF.
Depuis le 19 mai, les autorités israéliennes autorisent ponctuellement des convois d’aide humanitaire à entrer dans la bande de Gaza, en quantité « largement insuffisante » selon les Nations Unies, et en sélectionnant les produits autorisés. Ainsi, les produits médicaux ou le carburant ne peuvent pas passer les check-point.
Les habitants de Gaza n’ont plus accès à 82% de leur territoire, déclarés zones interdites par l’armée israélienne. Depuis le 18 mars, et la reprise des attaques de l’armée israélienne, 4 335 personnes palestiniennes ont été tuées. Selon les autorités palestiniennes, le bilan, depuis le 7 octobre 2023, est désormais de plus de 54 600 Palestiniens tués par l’armée israélienne.
Selon les autorités israéliennes, 58 personnes, enlevées le 7 octobre 2023 par les groupes armés palestiniens dont le Hamas, sont toujours retenues en otage.