Interview d’Amadou Bah jeune artiste guinéen

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Publié le 08/07/2021

Par Rebecca, Margaux et Mélanie

Interview de Amadou Bah, jeune guinéen qui a quitté son pays pour poursuivre ses études. Merci à lui pour son témoignage qui lui rappelle de douloureux souvenirs.

A combien s’élèvent en moyenne le prix de l’embarcation ? 500 à 600 euros

Comment pourriez-vous décrire votre état psychologique durant le trajet ? La plupart des migrants ont extrêmement peur, je me sentais déshumanisé, pas à ma place.

Quels sont les dangers que vous avez rencontrés durant votre traversée ? Ils tapent les gens, ils retirent tout ce qu’ils ont, on t’embarque tu sais pas où tu vas.

Avez-vous de la famille restée dans votre pays d’origine? Si oui est ce que cela a été dur de les laisser ? Non mes deux parents sont décédés.

Où avez-vous débarqué ? Je suis parti de Guinée puis je suis allé au Maroc, puis jusqu’en Espagne, en France puis en Suisse.

Comment votre arrivée s’est-elle passée ? J’avais l’impression de passer de l’enfer au paradis, parce qu’avec les passeurs ça se passait pas bien c’est pas facile on était tous contents parce que c’était le rêve quoi.

Où est-ce que vous dormiez ? Avez-vous réussi à vous nourrir correctement ? Pour nous il y avait un bateau, pas comme ce que je vois à la télévision. Nous on était 16 personnes dans un petit bateau, on était couchés, on était pas serrés.

Pourquoi voulez-vous changer de pays ? Pour étudier, car en Guinée on massacre mon ethnie, j’ai perdu mes parents, je n’avais donc pas de solutions.

Pouvez-vous exercer votre profession dans le pays où vous vous trouvez actuellement ? J’ai pas pu refaire les études mais j’ai quand même fait les beaux arts à Sète. Au début, c’était le but du voyage les études, cela a pris beaucoup de temps.

Est-ce que vous avez des séquelles de votre traversée ? De nombreuses cicatrices sur les jambes.

Merci à lui pour avoir accepté de répondre à nos questions.

Parcours migratoire des personnes venant d’Afrique subsaharienne

Les migrants migrent vers l’Europe malgré de nombreux dangers et un taux de mortalité élevé. Le passage le plus meurtrier est celui de la Méditerranée centrale entre la Libye et L’italie et également le passage en Libye où les personnes venant d’Afrique subsaharienne sont victimes de maltraitances diverses car il y a des réseaux de passeurs, des groupes criminels qui les kidnappent, les exploitent ou les torturent.

Les raisons pour lesquelles certaines personnes quittent leur pays d’origine sont multiples :  la guerre en est souvent la cause, des guerres civiles, la pauvreté, les problèmes politiques (exemple de la dictature), une surpopulation, le manque de travail, le service militaire à vie, le mariage forcé, le changement climatique comme c’est le cas au sud Soudan où la sécheresse sévit.

Les dangers du voyage

Il y a de nombreux dangers liés à la traversée de la Méditerranée ; en voici quelques uns: Les passeurs sont très violents et font subir aux migrants des traitement inimaginables ; comme des violences sexuelles, des insultes ou des menaces. La privation de nourriture, la demande de rançon à leurs familles restées au pays, les embarcations sales dû a l’absence de toilettes et de douches, la torture et autres traitements horribles. Depuis 2014 plus de 100 000 personnes sont mortes noyées dans la Méditerranée; en 2016 plus de 60000 personnes ont été capturées et débarquées en Libye.

Les solutions

Les États doivent augmenter le nombre de places d’accueil pour les demandeurs d’asile, prévoir des locaux pour accueillir les migrants et une politique d’accueil qui mette en sécurité les femmes, les enfants et les jeunes mineurs.  

Les autorités doivent punir sévèrement les passeurs et autres criminels qui profitent de la vulnérabilité des migrants.