La scolarisation des mineurs

Rédigé par :
Publié le 08/07/2021

Par Kaïs Abed et Enzo

Les mineurs étrangers résidant en France ne sont pas obligés de détenir un titre de séjour. A leur demande, il peut leur être délivré un document de circulation leur permettant uniquement d’entrer sur le territoire français et, plus généralement, aux frontières extérieures de l’espace Schengen sans solliciter de visa.

En raison de leur vulnérabilité, les mineurs étrangers font l’objet d’une législation particulière, plus protectrice de leurs droits.

Citation d’une loi de 1789” : “ Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789”

Art. 2. – Tout enfant doit pouvoir être accueilli, à l’âge de trois ans, dans une école maternelle ou une classe enfantine le plus près possible de son domicile, si sa famille en fait la demande.

L’accueil des enfants de deux ans est étendu en priorité dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit dans les zones urbaines, rurales ou de montagne.

Le réseau RESF

« RESF est un réseau de citoyens appartenant à des collectifs locaux, des syndicats d’enseignants, d’associations de parents d’élèves, de défense des droits de l’homme et des immigrés lancé le 26 juin 2004, à la Bourse du travail de Paris, avec un « Appel à la régularisation des sans-papiers scolarisés ». L’enjeu est de gagner la bataille de l’opinion publique, de développer un véritable mouvement actif contre la politique migratoire de de tri et de rejet des étrangers. Depuis 2004, le champ des actions RESF s’est élargi à d’autres catégories et problèmes : les Jeunes isolés étrangers, l’accueil des étrangers dans les préfectures, les droits de l’enfant, le soutien aux délinquants solidaires. » (source : https://reseau-resf.fr/)

INTERVIEW de Bernadette Matrat du réseau RESF à Marseille

Comment se déroule la scolarisation d’un réfugié dans les Bouches du Rhône ? C’est une longue procédure car il faut d’abord contacter une école puis l’inscrire, le temps qu’il s’adaptent et arrivent à apprendre la langue française avec des enseignants spécialisés, comme l’UPE2A avec des cours spécifiques en dehors de la classe normale où ils sont scolarisés, ils ont d’ailleurs des capacités extraordinaires d’apprentissage du français et se retrouvent traducteurs pour leurs parents qui ne parlent pas le français. On regarde leur niveau quand ils sont mineurs c’est beaucoup plus simple, car en primaire il apprennent le français pour les majeurs en revanche, il y a des écoles spéciales. Il y a aussi le CASNAV, centre de formation mais les places sont chères il faut souvent attendre son tour et c’est du temps de perdu pour les jeunes mineurs surtout ceux qui sont venus seuls sans leurs parents car la formation peut accélérer l’obtention de leur titre de séjour avant qu’ils deviennent majeur et deviennent sans titre se séjour.

Pour les mineurs : Les mineurs ne sont pas clandestins même s’ ils n’ont pas d’autorisation d’asile. Le gouvernement ne les prend pas tous en charge , du fait qu’un grand nombre d’enfants migrants ne sont pas scolarisés et / ou ne sont pas accueillis dans de bonnes conditions car en France la scolarisation est obligatoire mais le droit au séjour ne leur est pas donné. C’est très contradictoire et difficile à comprendre pour eux et quand ils deviennent majeurs ils se retrouvent clandestins car ils n’ont pas de titre de séjour. Certains poursuivent leur formation ou études car il ne leur est pas demandé de titre de séjour, on les aide dans ce parcours car beaucoup de jeunes sont tentés d’abandonner. Les formations en alternance sont par contre interdites pour eux car pour travailler il faut qu’ils aient un titre de séjour.

Pour les majeurs : C’est une autre histoire : comme ils sont majeurs, ils sont donc considérés comme clandestins et doivent faire une demande d’asile, passer par plusieurs étapes administratives et donc chercher un travail pour avoir des économies et pouvoir vivre en paix.

Pourquoi avez-vous décidé de travailler dans cette branche ? Pour pouvoir aider les migrants dans leur voyage et les aider à se refaire une vie dans un autre pays.

EXTRAIT DE L’INTERVIEW :

Photo de Une : Jean Paul Romani (photo libre de droit Flickr)