Mis à jour le 17/10/2020 | Publié le 04/09/2017

Une série réalisée par le photographe Abdo Shanan en Algérie qui alerte par une galerie de portraits sur les conséquences de la pollution aux déchets plastique en Méditerranée.

« Je crois que nous avons les moyens et les capacités de changer les choses autour de nous si seulement nous en avons la volonté. Il y a quelques semaines, j’ai rencontré un Algérien du nom d’Amar. Sa force est aussi grande que sa détermination. Il n’aimait pas ce qu’il voyait sur le littoral algérien. Il a donc décidé d’agir, souvent seul, en nettoyant les différentes rives de la côte algérienne. Amar m’a alerté sur ce qui se passait. J’ai décidé de me mettre dans ses pas. Sachant mon esprit épuisé, mes pensées se sont naturellement tournées vers l’outil que je connais le mieux : la photographie.

En tant qu’outil, il est solide et efficace. La photographie, si elle est utilisée correctement, peut être un moyen d’action puissant qui peut servir à des fins différentes ; des campagnes commerciales à la sensibilisation. Avec « Direct », je tente de mêler l’expérience personnelle à la mémoire de mon enfance pour éclairer une question cruciale : continuerons-nous à emprunter le même chemin si nous connaissons les conséquences de nos décisions ?

Quand j’étais enfant, chaque fois que je voulais essayer quelque chose de dangereux, ma mère me laissait expérimenter la douleur que cela pouvait me coûter. Cela m’a permis de comprendre les conséquences de jouer avec le feu, l’électricité ou l’eau chaude.

On estime que chaque mètre carré d’océan contient environ 46 000 bouts de plastique flottant. Partout dans le monde, des calculs et des recherches ont été effectués pour estimer le nombre de sacs plastique flottant à la surface des océans et des mers. Tous ces sacs plastique et fibres qui étouffent les animaux marins et les empêchent de nager correctement.
Nous connaissons ces données, nous sommes avertis de ce que le plastique coûte à l’environnement, mais le problème ne cesse de s’aggraver.

Si nous subissions directement les conséquences de notre utilisation excessive du plastique, en souffrant d’étouffement ou en perdant notre sens de l’orientation, envisagerions-nous toujours d’utiliser un sac en plastique pour chaque article que nous achetons ou transportons ? »

Abdo est né en 1982 à Oran, en Algérie, de père soudanais et de mère algérienne. Il étudie l’ingénierie des télécommunications à Syrte, en Libye, où il réside pendant dix-huit ans. En 2012, il suit un stage court au sein de l’agence Magnum à Paris, après un concours organisé par le Centre culturel Français d’Oran, ce qui lui donne l’occasion de réfléchir à son approche photographique, et de réaliser sa première série photo pour le magazine Rukh. Son travail a été publié dans plusieurs magasines ainsi
que dans la presse et exposées à l’étranger (Addis Foto Fest, Addis Abebba, 2016, 1: 54 Art Fair, New- York, 2017).

Il fonde avec six autres photographes algériens le Collectif 220, qui organise une première exposition dans la capitale en 2016. Abdo et plsuieurs membres du Collectif exposent au Musée d’Art Moderne d’Alger, dans le cadre de l’exposition «Iqbal».

En 2015, Abdo a reçu une «nomination» pour le Fonds d’urgence de la fondation Magnum. En 2017, il fait partie des finalistes du CAP Prize, le prix de la photographie contemporaine africaine.

I believe us as human has the means and abilities to change things around us if we have the will. Few weeks ago I have met Amar an Algerian man his strength is as strong as his determination, He did not like what he witnessed in the Algerian coastline so he have decided to act by cleaning up different seashores in Algeria most of the time alone. Amar’s will pushed me to notice what is going on ,I thought about following his steps. knowing that my spirit will run out, my thoughts turned to the tool I know the best: Photography.

As a tool it is strong and effective , photography if used right it can be a powerful medium that could serve for different purposes from commercial campaigns to consciousness raisings. With “Direct” I am trying to mix personal experience and my child memory to enlighten a crucial question: will we insists taking the same path if we experience the consequences of our decisions ?
When I was a child every time I wanted to try something dangerous my mother makes me try the pain that it can cost me, making me understand the consequences of playing with fire, electricity or hot water.

It is estimated that every square mile of ocean contains about 46,000 pieces of floating plastic, all the math and research in the world have been done to estimate the number of plastic bags floating over the oceans and seas , and all the plastic bags and fibers suffocating sea animals or preventing it of proper swimming. We have all the facts we need to warn us about what plastic is costing environment, yet the issue continues to worsen.

If we human directly endure the consequences of our excessive use of plastic , suffering of suffocation or losing our sense of direction , would we still consider a plastic bag for every item we buy or carry something ?

Abdo was born in 1982 in Oran, Algeria to a Sudanese father and an Algerian mother. Abdo studied Telecommunications Engineering at the University of Sirte, Libya until 2006. In 2012, he undertook an internship at Magnum Photos Paris, which gave him the opportunity to reflect on his photographic approach and make his first story for the magazine ‘Rukh’. His photographs have been published by a number of printed and online magazines as well as by newspapers. In 2015 he received a nomination for Magnum Foundation Emergency Fund and in 2016 his series ‘Diary: Exile’ was selected by the Addis Fotofest, the same series was shortlisted for The CAP Prize 2017.